mercredi 10 avril 2019

Comprendre la collapsologie

La collapsologie est l'étude du collapse, mot anglais pour l'effondrement.
Les premiers ouvrages parlant de collapse datent des années 70. Ce concept, nommé à l'époque le « catastrophisme » ne supposait pas de lendemain, ou rarement. Il a été employé par les futurologues que sont les écrivains d'anticipation, comme dans Ravage et La Nuit des Temps de René Barjavel ou encore Les derniers hommes de Pierre Bordage, pour n'en citer que 3.

En 1972, le Club de Rome publiait le rapport Meadows, qui alertait sur les dangers de la croissance économique et démographique et, en utilisant les 1e ordinateurs pour faire les premières études prospectives, prévoyait un effondrement de la civilisation industrielle d'ici 2030. Mais à l'époque c'était considéré comme un signal faible... et puis 60 ans c'est loin... Aujourd'hui, vérification faite avec les chiffres réels, l'étude se confirme. Et il ne s'agit pas ici de croyance ou d'opinion, il s'agit de croisement de données scientifiques avérées.


Ce mot est un néologisme inventé par Pablo Servigne & Raphaël Stevens comme une plaisanterie. Ils rassemblaient des sources scientifiques pour leurs travaux de recherche sur toutes les conséquences néfastes et irréversibles engendrées par notre civilisation. Mais sa résonance est si juste que le mot fut repris par tous les chercheurs et journalistes à la suite de leur première publication, Comment tout peut s'effondrer, publiée en 2015.
Elle n'est pas simple la vie d'un collapsologue ! Tels Cassandre, ils annoncent la catastrophe et personne ne les croit. Plusieurs personnalités sont connues pour s'être exprimés sur ce sujet, comme Jared Diamond, Yves Cochet, Pablo Sevigne et Raphaël Stevens, Cyril Dion, Clément Montfort, et récemment Delphine Batho  pour les plus médiatisés.

En 2005, l'ouvrage Effondrement de Jared Diamond, soutient que pour certains groupes humains, telles que celui de l'île de Pâques, des Mayas ou des Vikings du Groenland, la cause commune de toutes ces disparitions est liée en premier lieu à leur impact sur l'environnement.
Selon le site http://www.collapsologie.fr/, il est indiqué  que c'est l'exercice transdisciplinaire d'étude de l'effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s'appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l'intuition et sur des travaux scientifiques reconnus. Son objectif est de nous éclairer sur ce qui nous arrive, pour pouvoir discuter sereinement des politiques à mettre en place.
Elle utilise un grand nombre de disciplines : l'écologie, l'éthologie, l'économie, l'anthropologie, la sociologie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l'agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, l'archéologie, l'histoire, la futurologie, la santé, le droit et l'art. C'est une approche systémique, holistique de la planète, vu comme un système complet et indivisible.
Servigne et Stevens disent, dans leur livre Comment tout peut s'effondrer : "Dans nos sociétés, très peu de gens savent aujourd'hui survivre sans supermarché, sans carte de crédit et sans station-service. Lorsqu'une société devient "hors-sol", c'est-à-dire lorsqu'une majorité de ses habitants n'a plus de contact direct avec le système-Terre (la terre, l'eau, le bois, les plantes, etc.), la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure, de plus en plus puissante mais vulnérable, s'écroule, c'est la survie de l'ensemble de la population qui pourrait ne plus être assurée."
Il faut commencer par intégrer que nous sommes biologiquement programmés pour chercher à avoir toujours plus. Le bug humain, livre de Sébastien Bohler, l'explique très bien. Réussir à se limiter à notre besoin strict est une lutte contre nous-mêmes.
La notion d'effondrement des civilisations n'est pas nouvelle. De multiples exemples, vérifiés ou non par l'archéologie, nous montrent qu'une civilisation est fragile et peut totalement disparaître. Il y a l'autodestruction écologique, les guerres, l'assimilation, et toutes sortes de cataclysmes, qui ne nous laissent parfois que quelques traces légendaires, comme  pour Mû ou l'Atlantide, qui ont probablement existés sous une forme ou une autre...
Pour examiner l'effondrement d'une société, Diamond identifie 5 facteurs. S'ils se combinent, alors la civilisation augmente sa probabilité d'effondrement :
  •     Il y a la perte de partenariats commerciaux,
  •     Il y a la guerre de prédation, avec des voisins hostiles,
  •     Il y a les catastrophes écologiques, dégradations environnementales et changements climatiques,
  •     Il y a l'exploitation maximale des ressources, dont la surexploitation des humains et des non-humains, suivie de confiscation des richesses et inégalités sociales extrêmes,
  •     Et enfin, il y a le refus d'adaptation social des gouvernants, qui prennent de mauvaises décisions, et font des erreurs de choix politiques.
Voici quelques exemples de sociétés que décrit Diamond :
  •     L'île de Pâques est une société qui s'est effondrée pour la seule raison de dégradation environnementale,
  •     Les Mayas, pour cause de dégradation environnementale, changement climatique et voisins hostiles,
  •     Et la société des Vikings du Groenland, exemplaire, s'est effondrée par la conjugaison des cinq facteurs.

Le scénario le plus favorable est que l'une des ruptures présente entraine maintenant la prise de conscience des gens et des gouvernants au niveau mondial. On choisit immédiatement la mise en place d'un système d'entraide généralisé, et l'arrêt de toutes les sources de pollution. L'effort est mis sur la reforestation et la capture du CO2. On change radicalement les récits communs constituant notre civilisation en identifiant clairement notre écosystème comme planche de survie. Malgré cela, il risque quand même que seul un petit nombre d'individus humains et non-humains survive.

Le scénario le pire est la rupture brutale, de type attaque croisée nucléaire, entrainant de l'hyper violence, comme dans Mad Max, une guerre mondiale, une extinction des humains et de la majeure partie du vivant. C'est le début d'une nouvelle ère, sans humain et sans les non-humains connus aujourd'hui. Dans cette hypothèse, le futur super-prédateur sera un descendant du rat ou de la fourmi, animaux sociaux à la reproduction rapide, comme le fut l'ancêtre commun de tous les mammifères, qui prit la suite des dinosaures.

Le scénario le plus probable est l'effondrement des populations des pollinisateurs, qui entrainera la disparition des fleurs donc des fruits et légumes abondants. Suivra ensuite l'effondrement des cités humaines et des animaux d'élevage, faute de nourriture. La mise en place d'un système d'entraide généralisé sera une réaction face à la catastrophe. Il y aura survie de quelques animaux sociaux dont de rares humains, sachant vivre dans la nature sans fruits ni légumes. Et puis nous deviendrons des humains-abeilles en apprenant à polliniser manuellement…

Du point de vue psychologique, une fois que la peur panique nous a enfin saisie, respirons un grand coup et, comme dans le film L'An 01, asseyons-nous pour réfléchir. Peut-on faire mieux que des réserves pour 3 ans et s'armer pour les protéger ou piller les réserves du voisin ?
Prendre conscience de l'imminence de ces évènements a des conséquences psychologiques. Il faut en parler ensemble parce que c'est souffrant. Comme dans le processus de deuil il y a le déni, la colère, la négociation, la tristesse et enfin l'acceptation.
Selon Pablo Servigne, il y a plusieurs types de profils et de réactions, pessimisme et optimisme. On peut passer par toutes ces phases :
  •     Il y a les survivalistes, terrorisés et individualistes, ils font des réserves, s'arment, se calfeutrent,
  •     Les aquoibonistes, désespérés, ils baissent les bras, "puisqu'on ne peut rien faire, allons finir notre vie au bistrot en attendant la mort",
  •     Les çavapétistes, en colère, ils se disent "préparons-nous, tout va péter, pourvu que va pète !",
  •     Les collapsologues, qui choisissent de décortiquer le phénomène pour le comprendre, le digérer et proposer des solutions,
  •     Et enfin les transitionneurs, conscients mais joyeux, forts d'espérance et de désir d'agir en coopération, ils proposent d'inventer le monde qui vient.
Il nous faut faire le deuil de cette société si immature. Comme suggéré dans le dernier livre de Servigne et Stevens, une autre fin du monde est possible, on doit se faire une "Collapsosophie", sagesse du collapse, qui permet d'imaginer un nouvel idéal. Nous devons changer d'imaginaire de société, changer nos modèles. Les anciens idéaux, qu'ils soient "égalitaires" ou "individualistes", sont basés sur la croyance que la nature est mauvaise et que son éradication est bonne pour nous. Il nous faut se choisir de nouveaux mythes, pour créer la civilisation de demain intégrée dans son écosystème. En période d'opulence, on croit que l'individualisme est possible. Et pourtant un grand nombre d'études constatent qu'en cas de catastrophe, c'est le système de coopération qui émerge en premier, qu'on parle des humains, des autres animaux ou des végétaux. Contrairement aux idées reçues issues de l'ancien monde, la première loi de la jungle est donc plus surement l'entraide que la compétition.
Puis il nous faut passer à la "Collapsopractis", à l'action, en choisissant celles qui semblent les plus adaptées, et ça, ça rend content ! Je reprends mon pouvoir par l'action joviale et collective ! Ca stimule les neurones du plaisir et de la joie !

Les critiques de la collapsologie sont nombreuses et rarement de bonne foi, souvent des arguments de déni. On accuse les collapsologues d'abuser de la psychologie de la peur, comme ressort émotionnel, utilisé pour obtenir l'attention. Il y aurait plein de mesures possibles pour pérenniser notre société que les collapsologues ne prennent pas en compte, comme la technologie qui permettrait de capter le CO2, et l'apprentissage des erreurs passées à la suite des précédentes crises. Les survivalistes pensent qu'ils évincent la question la  violence en phase d'effondrement, et la probable grande résistance des extrêmes-riches et des gouvernants. Ils les nomment « bisounours ». En plus, il pourrait très bien n'y avoir que de petits effondrements à plusieurs endroits,  mais pas forcément un grand effondrement global. De leur point de vue, au moins nous nous serons préparés à l'autonomie et la coopération en cas de catastrophe, et ça peut servir, car nous savons que plusieurs pays sont actuellement effondrés, comme la Syrie. Bref, on minimise…

Il existe aujourd'hui un mouvement profond de retour à la nature et de transformation de l'humanité. Il n'a pas encore de nom, Delphine Batho dans son manifeste parle "d'écologie intégrale". Les gens identifient l'absurdité du sens de leur vie, changent de vie, quittent la ville, choisissent l'habitat nomade, retournent à la terre, se forment à la permaculture humaine et agricole. En Europe, les enfants font la grève de l'école le vendredi. Des mouvements sociaux comme Nuit Debout ou les Gilets Jaunes informent que la population devient mature et incrédule aux mensonges orchestrés par ses dirigeants. La croyance dans la "convention argent" vacille. On réclame un partage plus équitable des richesses. On réinvente les monnaies locales. On imagine le moyen de vivre sans argent ou le moins possible, puisque les dirigeants du monde nous en privent. Le récit que propose ce mouvement est celui de la fin de ce monde et l'émergence d'un nouveau, socialement et écologiquement plus juste.
Dans ce sillage, il vient de se créer, il y a 6 mois en Grande Bretagne et le 24 mars 2019 en France, un mouvement écologiste radical non-violent : "Extinction Rebellion". Il encourage à combattre l'industrialisation du monde qui nous détruit, à agir dans le sens de la nature, en commençant par le moyen de la désobéissance civile.

En éthologie, on constate, sans exception, qu'à la suite d'une rupture de l'écosystème, les animaux sociaux qui ont choisi le système compétitif disparaissent. Les résilients ont tous choisi le système collaboratif.
Alors : Organisons-nous, parce que ce qui nous attend, ce sont des incertitudes, de l'instabilité, des paradoxes, et du changement rapide.

Surement l'avez-vous compris, mon point de vue c'est que l'effondrement de notre civilisation est déjà en cours. Presque tous les facteurs sont déjà là. Il ne manque plus que la guerre planétaire.

La nature repart souvent nos bêtises. Elle est résiliente. Faisons le nécessaire pour qu'elle le soit avec nous, plutôt que sans.

Les pistes les plus favorables à notre survie en tant qu'espèce supposent qu'il faudra de la maturité, de l'intelligence collective, des bras et des arbres.



Sources
Livres
Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, 2005, Jared Diamond
Comment tout peut s'effondrer, Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes, 2015, Pablo Servigne & Raphaël Stevens.
Une autre fin du monde est possible, 2019, Pablo Servigne & Raphaël Stevens.
Le bug humain, Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher, 2019, Sébastien Bohler.
L'entraide, l'autre loi de la jungle, 2017, Pablo Servigne & Gauthier Chapelle.
Sapiens, une brève histoire de l'humanité, 2015, Yuval Noah Harari.
Films
L'An 01, 1973, de Jacques Doillon et Alain Resnais
Mad Max, 1979, George Miller
Terminator, 1985, James Cameron
La belle Verte, 1996, Colline Serreau
Demain, 2015 de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Après-demain, 2018, de Cyril Dion et Laure Noualhat
Écologie intégrale. Le manifeste, 2019, de Delphine Batho.

La philosophie du peu

C'est la formulation la plus générique que j'ai trouvé : J'appelle ça la philosophie du peu.
Ça regroupe plusieurs principes.
  • Le Minimalisme : choisir de vivre avec le moins d'objets possibles,
  • La Simplicité volontaire : choisir de vivre simplement, sans superflu (objets, activités, voyages, argent)
  • La Sobriété volontaire ou déconsommation, même principe appliqué à la consommation,
  • La Décroissance, notion plus politique et économique, c'est choisir de cesser de participer au  système hyper-consumériste. Il s'agit d'un Boycott progressif.
Cela signifie faire des choix de vie relativement hors du cadre, ou alors pas si loin du bord...
Notre société consumériste nous encourage à dépenser tout notre revenu dans des biens et services proposés en très grandes quantités. On finit par devoir agrandir notre logement pour stocker l'énorme masse d'objets acquise au fil des années.
Pourquoi ? Est-ce à cause de la peur de manquer, à moins que ce soit pour s'occuper l'esprit, éviter l'oisiveté, tromper le sentiment sourd de solitude, ou par croyance de devoir conserver un support à ses souvenirs, ou encore par avidité, joie d'entasser comme preuve de richesse, ou plaisir d'être assuré du contrôle total sur tous ces objets… Ou bien est-ce parce que notre vie est régie par le concept du "au cas où...", potentialité d'usage, prétexte si courant pour garder nos greniers et nos cerveaux encombrés !...

Nous le savons aujourd'hui, le monde est fini, et il est logique de cesser de consommer nos ressources comme si elles étaient illimitées. 
Nous vivons une aire de paroxysme du système de surproduction et de surconsommation.
Identifions l'essentiel : Il nous faut choisir d'abandonner la "tourniquette à vinaigrette" de Boris Vian, comme tous ces objets à fonction unique ou pire, à usage unique. 

Être responsable implique d'identifier son besoin réel de ressources et de s'en contenter. 
Identifier quand on en a assez, et partager le reste. Parce qu'en prendre plus n'apporte rien ! Et si on va plus loin dans cette direction on se libère des principes de confiscation-thésaurisation et de clôture-frontière, et on retrouvera la notion de bien commun, de partage volontaire et de gratuité.
Investissons sur notre survie d'espèce, car un super prédateur n'est jamais à l'abri de sa propre extinction.


Voilà pour les principes, mais que puis-je faire, moi aujourd'hui ?
Voyons midi à notre porte : Avoir trop d'objets prends du temps de gestion et de l'argent de stockage.
Si je dois partir demain pour toujours, je mets quoi dans mon sac à dos ? Identifions mentalement les 10 objets en question... 
Et bien c'est probablement très exactement les seules choses dont j'ai réellement besoin.  

Parmi les objets qui nous entourent, il y en a de différents types.
  • Il y a des objets utiles au quotidien,
  • les objets nécessaires moins régulièrement,
  • les objets nécessaire rarement à fonction unique, et ceux à usage unique,
  • les objets qui constituent notre mémoire, archives et objets de famille,
  • les objets décoratifs, support au principe du beau,
  • et enfin les objets inutiles.

Au fur et à mesure, depuis 10 ans, j'ai choisi une technique de tri par l'essentiel. Je garde les objets utiles au quotidien à portée de main, les moins nécessaires en bas des placards, au fond de la soute de rares objets souvenirs, je garde peu d'objets décoratifs, me débarrasse des objets inutiles et essaye de laisser les objets à usage unique dans les magasins. Même les livres que j'aime tant sont vendus ou donnés une fois lu.
J'ai mis en place une stratégie qui consiste à allonger mon délai de réflexion avant chaque achat imprévu. Comme j'attends au moins 24 heures, tous mes achats superflus ont disparu.
Mon objectif cette année est d'acheter le moins d'objets neufs possibles.

Si on s'extrait des arguments marketing tentateurs, de quoi a-t-on vraiment besoin pour vivre ?
  • Boire de l'eau potable
  • Satisfaire les besoins naturels du corps dont manger sain 1 à 3 fois par jour
  • Se protéger des intempéries, se vêtir, s'abriter, se chauffer ou se rafraîchir
  • Se soigner
  • Créer du lien social avec d'autres animaux, humains ou non humains.
Le reste est du luxe, dont nous devons apprendre à nous passer, car aujourd'hui, le monde change, radicalement, rapidement. Alors préparons-nous ! 

Plusieurs fois, dans l'histoire connue de l'humanité, tous nos besoins essentiels ont été satisfaits gratuitement, ou plus exactement par 2 heures et travail par jour et par personne. 

La démarche d'essentialisation de sa vie impose une réflexion philosophique, qui nécessite un cheminement pour se défaire des objets un à un, puis se tenir à l'écart de la tentation de recommencer à accumuler. C'est le renoncement.
J'ai dû acquérir des compétences perdues de recyclage, de réparation, remploi ou détournement d'objets.
Malgré ma prise de conscience et des années de travail sur ma relation aux objets, j'ai conservé un « ciseau à œuf à la coque » ! Il sert 6 fois l'an, ne peut servir à rien qu'autre et prend une place folle dans mon tiroir à couverts ! Mais je lui trouve des tas d'excuses : il a le même âge que moi, vient du tiroir à couverts de ma mère, me rappelle mon enfance et il est si petit !... Nous sommes façonnés par un lien aux objets irraisonné et déraisonnable compte tenu de nos moyens terrestres… Mais bon… Les linceuls n'ont pas de poche...

Quel avantage à faire ce travail de nettoyage et de réflexion, me direz-vous ?
Économiquement d'abord, j'ai diminué la taille de mon lieu de vie et son cout, il me coute 6 fois moins cher, j'ai divisé mes frais superflus par 10 voir plus, et gagner de l'argent en revendant mes objets inutiles ayant de la valeur.
Écologiquement ensuite, je n'ai plus de fouillis à jeter, qui doivent passer par les circuits de retraitement des déchets, circuits qui coûtent si cher en impôts locaux et en « planètes ».
Plus globalement, lorsque que mon petit intérieur est débarrassé du fatras des scories de mon passé, mon esprit s'en libère aussi. Et du coup l'essentiel, nécessaire à ma vie présente, m'apparaît clairement.

Vivre avec peu n'est pas à la mode, ou vécu avec souffrance, pour cause de pauvreté. Tout est différent le jour où cela est devenu un choix assumé.
Bien d'autres personnes avant moi ont déjà fait ce choix comme une grande quantité d'ermites de toutes époques.
Plus récemment, Dominique Loreau vous en parle dans son petit livre "l'infiniment peu" qui vous propose à chaque page une anecdote ou une idée pour vivre avec peu.
Rob Greenfield, surnommé Mister Green, est un américain qui fait des campagnes de sensibilisation sur la surproduction de déchets et de nourriture aux USA. Son défi actuel est de vivre 1 an, et donc se nourrir, sans aucun produit issu de supermarchés.

Ce choix participe à ma part de petit colibri. Je mets en œuvre mon idéal de laisser le moins de traces possibles de mon passage sur terre. Le jour où se sera mon tour de partir, je pourrais être fière d'avoir fait de mon mieux. Je le fais au quotidien, tout en faisant attention à rester adaptée au système dans lequel je vis.